2ême PARTIE- Témoignage pour servir....vieux presbytère
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Tu00e9moignage pour servir u00e0 l'histoire du vieux presbyru00e8re de Colomby-sur-Thaon
La Berge Pierre-Lionel 2/22/11
DEUXIEME PARTIE
C. Nouvelles visites à Colomby-sur-Thaon
Je suis de retour en Basse-Normandie en avril-mai 1994 pour effectuer des recherches aux Archives départementales du Calvados, situées à Caen. Le samedi, 30 avril, veille de la fête du travail en France, alors que même la terre s'arrête de tourner, je me rends à Colomby-sur-Thaon. Sur mon chemin, j'entre dans la belle propriété du maire du lieu, M. Gérard Deschauffours, celle même visitée en 1667. Deux chiens viennent me souhaiter la bienvenue avant que le maire et son fils ne viennent me rejoindre. Des gens vraiment sympathiques et prospères, qui me reçoivent bien. Ils ne savent que bien peu, sinon rien, de l'histoirede leur paroisse, sinon qu'un M. de Miribel possède plusieurs propriétés dans le voisinage. Un parisien, qui a également une maison à Bernières, s'est porté acquéreur du château de Colomby et il ne vient que rarement. Le maire m'ouvre les portes de l'église que je retrouve avec plaisir, avec ses meubles, son retable, ses toiles, et tout m'enchante.
LE VIEUX PRESBYTERE
Sur la rue de Colombier, je m'arrête au passage au vieux presbytère où il y a une auto et trois jeunes personnes, deux hommes et une femme, les nouveaux propriétaires de la maison. On me dit qu'ils l'ont payée dans les 100,000$ et qu'ils veulent en mettre deux fois autant pour sa restauration. Le patron est un M. Cherbit, qui a déjà résidé dans la région parisienne et qui exploite un commerce à Caen. Ils semblent prospères et des ouvriers travaillent pour eux pendant la semaine. On me laisse visiter et photographier le presbytère, agrandi des deux côtés au fil des années.
L'ancien bureau du curé est à gauche au rez-de-chaussée. La cuisine est à droite, et chaque pìèce a sa cheminée. Les pierres de l'escalier qui conduit à l'étage sont toutes usées. Au-dessus du bureau, et à gauche au haut de l'escalier, se trouve la chambre du curé avec sa cheminée, d'un beau style. Un passage mène dans la chambre du fonds avec sa petite fenêtre aux vitres rouges, qui devait être le studio de l'éditeur de cartes postales, le locataire précédent. Le grenier servait probablement de dépôt des dîmes du curé. La maison compte en tout cinq cheminées, toutes en voie de restauration (les photos dans Confidences, p. 277).
Il y a un beau puits sur la propriété qu'on veut remettre en état. Il y en a un autre sous les dalles de la cuisine qu'on est à dégager. On s'occupe à "défuntiser", comme on dit chez nous, tout l'intérieur du vieux monument pour mieux le rebâtir, je suppose. Je ne sais s'ils vont réussir leur restauration car ils ne semblent pas être de grands connaisseurs, mais leur bonne volonté ne peut compenser. J'aurais pour ma part essayé de conserver et mettre en valeur les différentes époques qui ont marqué son histoire. Les entreplafonds étaient isolés avec de la terre et les poutres, très belles.
Un détecteur de métal est à portée de leurs mains pour répérer les pièces de métal et de monnaie dans le sol. Je me demande s'ils ne sont pas plutôt à la recherche de trésors, à l'exemple de Rennes-le-Château, dont l'histoire du trésor que le curé Béranger Saunière aurait trouvé au début du XXe siècle fascine toujours par son mystère.
Les dépendances bâties en pierre sont rustiques et étonnantes. Il y a une étable avec sa stalle pour recevoir une vache, un poulailler avec nids, et un enclos pour élever un cochon, avec tous leurs aménagements. Dans la maison, il n'y a ni sanataire, ni eau courante, ni électricité. Devant mon enthousiasme devant un tel trésor d'anciennetés, les proprios me reçoivent bien et ils s'ingénient à m'être agréables. Ils me donnent en cadeau une bouteille de vin rosé, ainsi que deux livres fort anciens trouvés sur les lieux, dont je regrette de ne pas avoir noté les titres, moi, pourtant, un bibliophile compulsif.
Je projette de leur faire cadeau de la belle crémaillère achetée dans une brocante l'autre dimanche, mais je n'ose pas, croyant qu'elle ne serait pas bien agréée. Je ne veux surtout pas qu'ils pensent que je veux me faire inviter à pendre la crémaillère avec eux. Je voulais bien pourtant qu'elle reste en Basse-Normandie. Ils me disent avoir trouvé la date 1747 sur un mur du jardin avec les mercs des maçons. On ne connaît rien de l'histoire du lieu. Je parle et montre quelques facettes de mon "érudition", ce qui les enchante.
Le temps me manque pour rencontrer M. Caron, le fermier du château, rencontré ailleurs, et qui m'avait dit: -"Vous êtes bien un M. de la Berge?"
J'attends le bus vers les 17h30 pour mon retour à Caen, lorsqu'une voiture s'arrête près de moi. M. Deschauffours et son épouse m'offrent de venir me reconduire dans leur belle Citroen à mon studio de l'hôtel Mercure de Caen. Ce qui vient terminer la journée en beauté.
Peut-être quelqu'un, un jour, nous dira le déroulement des événements de cette année 1994 jusqu'à l'inscription suivante dans le bottin téléphonique de la région:
Anne BrodinLe Prieuré
3 chem Colombier
Source: Confidences dans les Jardins de Bois-Lotinville ,chap. XIX, Caen, Arch. Dép. du Calvados, deuxième séjour de recherche, du 4 avril au 13 mai 1994, pp. 265-284.
Pierre-Lionel La Berge,
Manoir de Bois-Lotinville,
L'Ange-Gardien, Québec.
Hiver 2011
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