Re: Claude Bouchard 1626
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Claude Bouchard 1626
Claude dulac 11/27/06
Les grandes familles : les Bouchard
Les Bouchard descendent du meilleur comme du pire
Louis-Guy Lemieux, Le Soleil
06/07/2003
Le Petit Claude et le mal-aimé
?Archives Le Soleil
Au moins sept Bouchard ont fait souche en Nouvelle-France. Aujourd'hui, les Bouchard qui cherchent leur arbre généalogique doivent jouer dans les branches et les feuilles de l'un ou l'autre de ces troncs. Un jeu agréable et instructif. Un jeu dangereux aussi : les Bouchard descendent du meilleur et du pire.
Comme l'a fait le généalogiste Gérard Lebel, nous suivrons avec plus d'attention les pérégrinations de Claude Bouchard, dit le Petit Claude, qui fut probablement, des sept, l'ancêtre le plus fécond.
Son surnom sert à le différencier de son homonyme, le chirurgien Claude Bouchard, dit D'Orval ou Dorval, qui habitait au même moment à l'île d'Orléans, selon le généalogiste Michel Langlois. Le petit-fils de ce dernier donnera son nom à la ville de Dorval et au grand aéroport international voisin.
Avant de revenir à notre Petit Claude, notons avec Lebel qu'au temps de Clovis, roi des Francs, l'un des premiers barons barbares à recevoir le baptême (" Adore ce que tu as brûlé et brûles ce que tu as adoré ") fut un Bouchard, synonyme de " Belle-Bouche ". Ce prénom, à l'origine, deviendra au cours des siècles un nom de famille très répandu en France et au Québec.
Ce Petit Claude, on aurait dû le surnommer le Grand Claude en considérant le succès remarquable de son établissement au Canada.
Il est originaire de la commune de Saint-Cosme-de-Vair, évêché de Le Mans, au Maine. Son premier métier était celui de " tailleur d'habits ". Son père, Jacques Bouchard, exerçait, lui, un métier connexe : " peigneur de chanvre " ou tisserand, comme plusieurs habitants de ce coin de France.
En mars 1650, l'hôtel du Cheval-Blanc, sur la route de Rouperoux, près de Saint-Côme, est rempli de gens curieux venus entendre un personnage pas comme les autres. Le chirurgien Robert Giffard, seigneur et colonisateur en Nouvelle-France, donne une conférence. Il veut attirer des colons vers Québec et le Nouveau Monde.
Claude Bouchard et son ami Julien Fortin rêvent déjà depuis longtemps d'une vie autre que celle toute tracée d'avance de leur père. Ils boivent les paroles du chirurgien et seigneur canadien.
Tant et si bien qu'ils s'embarquent, quelques mois plus tard, sur le bateau qui ramène chez lui Robert Giffard. Bouchard et Fortin s'établiront, voisins, sur la côte de Beaupré.
Contrairement à bien d'autres émigrants français, Claude n'arrive pas sans-le-sou dans son nouveau pays. Il s'installe rapidement sur une terre fertile, située au nord-est de l'actuelle église de Sainte-Anne-de-Beaupré.
Le Petit Claude est vite en affaires. Il épouse, en 1654, à Québec, Louise Gagné, âgée de 12 ans. Le mariage avait été arrangé précédemment en France. Le couple aura 12 enfants.
Claude est vaillant et entreprenant comme 10. Durant l'année 1657, il brasse de grosses affaires. Il vend sa petite ferme de Beaupré et achète une terre de 40 arpents à Cap-Tourmente. Cette terre avoisine celle du domaine seigneurial. Tout en défrichant son domaine, il est engagé comme fermier sur la terre de Saint-Charles du Cap-Tourmente.
Ce faisant, il prend des risques sérieux pour sa vie et pour celle de sa jeune famille. Les Iroquois rôdent autour des fermes isolées. Le danger se faisant plus pressant, il doit abandonner en catastrophe la ferme Saint-Charles, ses bestiaux, ses récoltes et son ménage. Il se réfugie à Château-Richer. Il recommence tout à zéro.
En 1675, le Petit Claude prend une décision lourde de conséquences. Il vend à Mgr de Laval pour 1500 livres la ferme qu'il avait payée 60 livres 15 ans plus tôt. Il entretient une belle amitié avec l'évêque de Québec. Celui-ci lui concède une terre de 12 arpents de front sur une lieue et demie de profondeur. Un vrai domaine situé à Petite-Rivière-Saint-François.
C'est là qu'il écoule le reste de ses jours. Il est inhumé à Baie-Saint-Paul le 26 novembre 1699. Il avait fait don de ses biens à trois de ses fils : François, Louis et Antoine. Sa veuve vivra 22 années encore. Elle sera enterrée avec son mari.
Claude et Louise eurent six filles et six garçons. Jacques, 18 ans, se noiera à Château-Richer en 1690. Louise décédera subitement à l'âge de 28 ans. Gilles et Claude mourront au berceau. Les autres enfants s'uniront à de grandes familles de pionniers, dont les Tremblay et les Simard. Ils auront tous de nombreux descendants.
Un seul garçon, Louis, quittera la région de Charlevoix. Il s'établira à Laprairie. Signalons que le benjamin, Antoine, mourra dans les bois de Baie-Saint-Paul, où les habitants s'étaient réfugiés pour fuir les troupes de Wolfe, en juin 1759. Il avait cependant eu le temps de multiplier le nom de Bouchard.
Outre Claude Bouchard dit le Petit et Claude Bouchard dit Dorval, cinq autres ancêtres ont fait souche. Ils s'appelaient Étienne, Guillaume, Michel, Nicolas et René Bouchard dit Lavallée.
Étienne Bouchard a eu une vie mouvementée. Rien ne prédisposait ce maître chirurgien à venir dans un pays de colonisation. On ne connaît pas la date de sa naissance. On ne sait pas quelles sont les raisons véritables qui le poussèrent à quitter la France. Fuyait-il la justice de son pays ? On peut le penser. Sa vie à Montréal et à Québec ne sera jamais reposante.
Ce qu'on sait d'Étienne, c'est que son père, Pierre Bouchard, et sa mère, Nicole Charland, demeuraient dans la rue Saint-Antoine, un des " ventres de Paris ", dans le quartier populeux et laborieux de la Bastille.
Il arrive en Nouvelle-France en 1653. Maisonneuve, le fondateur de Ville-Marie qui deviendra Montréal, lui offre un alléchant contrat de 1000 livres s'il promet de s'établir dans la ville déjà à couteaux tirés avec Québec. Ce qu'il accepte.
Deux ans plus tard, il passe un curieux marché avec 26 notables de la jeune ville dont l'officier Lambert Closse. Il s'engage à les soigner eux, leur femme et leurs enfants à raison de 100 sols par personne par année. Les seigneurs de Montréal lui concèdent une terre. Tout semble parti sur des roulettes pour notre homme. Tout se gâtera très vite.
L'argent semble lui brûler les doigts. Et il se marie, en 1657, avec une femme âgée de 14 ans, Marguerite Boessel qui, mis à part sept enfants, ne lui apportera que des soucis et, finalement, la honte.
Toute sa vie il collectionnera les procès. Il est tantôt du côté de la poursuite et tantôt le premier témoin ou l'accusé. Rien chez lui n'est simple. A-t-il été un homme placé au mauvais endroit au mauvais moment ou un aventurier ? Les généalogies sont évasives à son sujet.
Toujours est-il que le 10 juillet 1676, il fait rédiger une déclaration contre son épouse par le notaire Bénigne Basset, déclaration que rapporte Michel Langlois dans son Dictionnaire biographique des ancêtres québécois. Il y dit : " Qu'ayant appris la continuation de la vie scandaleuse que mène sa femme à Québec et de laquelle il a toujours eu sujet de se plaindre en justice... il la prie d'y apporter le remède le plus prompt pour la dégager envers Dieu... "
Il décède 10 jours après cette surprenante exhortation. Il est inhumé à Montréal. Sa veuve aura au moins un enfant illégitime et se remariera rapidement. Elle vivra encore 56 ans, soit jusqu'en 1731.
Les ancêtres d'avant
Gabriel Bouchard, un homme d'affaires à la retraite, prépare une histoire de sa famille Bouchard. Une vraie. Une documentée. Aux meilleures sources. Il en a publié un extrait dans le dernier numéro de la revue L'ancêtre
Pour lui, le surnom " Petit Claude " ne repose sur rien. Il proviendrait d'une différenciation posthume, reprise à outrance d'un généalogiste à l'autre.
Passionné d'histoire et de généalogie, Gabriel Bouchard est fier de porter le même patronyme que, entre autres, Lucien Bouchard, ex-premier ministre du Québec, et son frère Gérard, historien et romancier. Mais sa curiosité intellectuelle va plus loin. Plus haut dans l'arbre. Jusque dans la France première.
C'est ainsi qu'il nous apprend que Mgr François de Montmorency-Laval, premier évêque de Québec, était un descendant des Bouchard de Montmorency, l'une des grandes et des plus anciennes familles nobles françaises.
Le dictionnaire Moreri parle abondamment de cette famille Bouchard de Montmorency devenue Montmorency-Laval. Le premier Bouchard de cette lignée apparaît dès l'an 955, c'est-à-dire un peu après l'époque de Charlemagne.
Le nom Bouchard a laissé de nombreuses traces dans la toponymie française, dont l'île Bouchard (Indre) avec son château du Temple qui fut la propriété de Mgr de Laval.
Illustration(s) :
Famille Bouchard
Claude Bouchard dit le Petit est né à Saint-Cosme-de-Vair, dans l'évêché du Mans, bourg dont le centre est ici photographié.
L'île Bouchard et son château furent la propriété de Mgr de Laval, premier évêque de Nouvelle-France.
L'église de Saint-Cosme-de-Vair
Le Soleil > Les Bouchard descendent du meilleur comme du pire
Sa veuve aura au moins un enfant illégitime et se remariera rapidement. Elle vivra encore 56 ans, soit jusqu'en 1731. Les ancêtres d'avant ...
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